Elections 2012

Les Français de l’étranger : Combien de divisions ?

Il fut un temps (pas si lointain) où les Français de l’étranger votaient comme un seul homme pour les candidats de la droite. C’est bien simple, s’il ne tenait qu’à nos chers « expats », jamais un président socialiste n’aurait gravi le perron de l’Elysée. Mais aujourd’hui la France d’ailleurs a bien changé sociologiquement : elle n’est plus uniquement composée de cow-boys de la finance, d’ingénieurs du pétrole, de militaires et de maîtres d’hôtel. Les Français de l’extérieur ressemblent de plus en plus à ceux de l’intérieur et, du coup, votent peu ou prou comme eux. En 2007, par rapport aux résultats hexagonaux, le candidat Sarkozy n’avait recueilli qu’un petit point de plus hors des frontières.

Cinq ans plus tard, le corps électoral a pris encore un peu plus de poids. Ils sont désormais un million d’inscrits sur les listes électorales consulaires. Dans une élection qui s’annonce très serrée, ces électeurs établis hors de France pourraient bien faire la différence. D’où la cour insistante que leur font les états-majors des partis utilisant tous les moyens que leur offrent aujourd’hui les nouvelles technologies.

Certains Français de l’étranger en ont d’ailleurs ras la coiffe de ce harcèlement électoral… Tous les quatre matins, ils reçoivent dans leur boite e-mails des messages vantant les mérites de Sarkozy, Hollande and Co. Vous me direz, ça change un peu de tous ces spams qui veulent vous allonger le pénis ou vous raffermir les seins. D’accord, les états-majors des partis forcent peut-être un peu la dose mais les électeurs du bout du monde ne vont pas se plaindre eux qui se lamentent si souvent d’être ignorés de la France.
Alors, qui de Sarkozy ou de Hollande saura le mieux séduire les Français de l’étranger ? A en croire un sondage auprès des « expats » (mais est-il vraiment fiable ?), les Français établis hors de France veulent donner une deuxième chance au président sortant. D’une courte tête, il devancerait le candidat socialiste au second tour. A croire que la vie hors des frontières atténue quelque peu la force de l’antisarkozysme, ces Français-là ne souffrant pas de le même surexposition à la parole présidentielle.

Je me souviens de l’appel de Londres lancé par le candidat Sarkozy en 2007, « Revenez ! » avait-il lancé aux Français de l’étranger leur promettant une nouvelle France où il ferait bon vivre, travailler et entreprendre. Cinq ans plus tard a-t-il donné l’envie de rentrer dans la mère patrie que d’aucuns surnomment « l’amère patrie » ? Je laisse la question en suspens… dans quelques semaines les Français de l’intérieur et de l’extérieur trancheront.